Des gorges il faut bien sortir un jour et réapparaitre à la surface pour retrouver des horizons plus faciles a gérer, des espaces plus équilibrés, mais ce serait trop banal que les choses se terminent aussi simplement par une ouverture sur la plaine. Ce ne serait pas comtois, alors quelle est la surprise?Au moment ou la Brême sort des gorges pour rentrer dans la vallée de la Loue, après un virage serré on sent que tout aurait pu être autrement . Si les eaux sont basses, elles vont vers la Loue toute proche, si les eaux sont plus fortes, elles ferment le virage et repartent vers la montagne pour, contre une falaise, s'engouffrer dans une énorme gueule ouverte ou elle disparaissent complètement englouties dans des profondeurs insondables, pour ressortir enfin dix kilomètres plus loin. A certains moments cette gueule décide de régurgiter les flots récoltés sur les plateaux et de les déverser en sens inverse dans la Brême qui les emporte vers la Loue, pour mieux comprendre c'est un gouffre qui fonctionnent dans les deux sens. Je ne peux pas imaginer que Gustave Courbet n'ait pas associé cet endroit à son concept de «L'origine du monde » |