Lever du jour sur le lac de garde.
La tempête avait éclaté en fin d'après midi. Le ciel s'était subitement obscurci au point de se prendre pour la nuit , le vent s 'était levé, lançant de violentes bourrasques renversant tout, cassant les branches d'arbres, soulevant l'eau du lac en vagues crépues de plus d'un mètre. Le bruit était renversant. Les éclairs, les coups de tonnerre, les tornades de vents créaient une atmosphère de fin du monde, ne laissant aucun refuge, aucun répit. Je n'avais jamais vu les tempêtes subites des grands lacs de montagne. Quelle surprise, quel déchaînement de force et de puissance des éléments de la nature. Affolés, nous avions rejoint en courant notre véhicule ou nous nous étions réfugiés, laissant la tente martyrisée par les flots et les coups de buttoir du vent. Le véhicule tremblait, raisonnait de toute sa carcasse. Au moins étions-nous à l'abri. Autour de nous les campeurs s'agitaient essayant tant bien mal d'éviter que s’envolent leurs frêles résidences . Les vagues, remplies d'écume, venaient s'écraser sur la berge et sur le terrain à quelques mètres de nous. Après un long moment d'angoisse, peu à peu , la tourmente s'éloigna pour nous abandonner à la nuit.
Le matin au lever du jour sur la face orientale du lac de Garde, entre deux montagnes, le soleil commençait à poindre. Le lac encore meurtri de sa turbulence de la veille, laissait apparaître une surface ridée ou se mélangeaient encore des teintes sombres, d' indigo et de bleus plus tendres. Le massif était encore une ombre, comme un voile funèbre plongeant dans les flots, des vapeurs de la chauffe de la veille s'échappaient aussi des flancs . Là du fond d'une vallée inconnue, un rayon osait lancer son dard de lumière pour percer le reste de l'infection, alors qu'à l'horizon, là d'ou vient le soleil, un éclat orange nous faisait croire en des jours meilleurs. |