Novembre est un mois de contraste , il peut y avoir en montagne des moment sinistres avec de la pluie froide, des neiges opaques, mais c'est aussi un mois ou il peut y avoir magie et merveilles. Les premières gelées viennent de faire tomber en quelques jours les épines de mélèzes. Le sol se recouvre alors d'un tapis épais et doré chaud et odorant dès que le soleil se met de la partie. Cette moquette accueille avec souplesse le pas du promeneur. Si les pentes peuvent se montrer glissantes et dangereuses, les à plats semblent délivrer le randonneur de l'effet de pesanteur. En offrant au pied à la fois une grand souplesse, le pas s'enfonce puis rebondit pendant qu'un petit bruissement vous accompagne . A chaque pas des effluves de résine se répandent dans l'atmosphère en chatouillant les narines. Les nuages brumeux qui caressent la pente par moments suppriment les reliefs et les distances. Vous vous trouvez dans un espace restreint de quelques dizaines de mètres laiteux à deux tons, dans lequel les bruits s'effacent ou prennent une autre dimension tantôt un peu angoissants tantôt intimistes et rassurants. Le soleil intermittent joue entre les arbres en dessinant des taches éblouissantes d'un or doré ou roux . C'est un délice, qui n'a pas encore connu ça, doit absolument s'en donner l'occasion, c'est magique. |