« Et la terre s'embrasa... » S'agirait-il d'un début de texte sur l'apocalypse? On pourrait l'imaginer, mais non c'est simplement l'explosion de l'automne en Valais. En effet en quelques jours, les mélèzes passent du vert tendre au jaune puis au roux, chacun à son rythme, donnant au paysage le mouvement d'un changement continu et irréversible dans un embrasement total donnant le ton, alors que les pâturages, comme pour les copier et les accompagner, jaunissent aussi d'un ocre doré très subtile. C'est à la fois d'une violence inouïe et d'une délicatesse extrême, les couleurs prennent une densité profonde. Le ciel devient bleu outremer, la neige nouvelle immaculée et ouatée est d'un blanc indescriptible, la forêt devient un patchwork mariant mille couleurs de verts de jaunes d'ocres, de bruns, le tout éclaboussé d'une lumière solaire puissante et vive, contrastant avec l'ombre qui en s'installant pose sur son versant une impression de nuit ou tout disparaît. Il faudra attendre un peu plus tard dans la journée, quand l'ombre aura presque tout envahi, pour que la lumière se rééquilibre, comme si un autre jour naissait déjà. C'est grandiose et c'est fou. |