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Derniers jours d'été à St Luc La montagne présente un climat qui en étonnera plus d'un, alors que dans la vallée l'atmosphère a déjà changé, la lumière est plus pâle, l'humidité a forci, ici à 1650 mètres l'éclat du soleil reste intact, seul le jaunissement des feuilles et des fines épines de mélèze témoignent qu'on n'est plus en été. Ça fait longtemps que les touristes ont quitté la montagne, seuls persistent encore les habitués, les passionnés, les gens du pays, en un mot ceux qui savent que c'est là, en Octobre, qu'on trouve les plus belles journées, et ils sont un certain nombre a se retrouver pour une pause dans les cabanes d'altitude. Encore quelques jours et tout sera fermé, alors tous ont l'air de vouloir en profiter encore jusqu'au dernier instant. Sur les terrasses les promeneurs tardent en rêvant comme s'ils avaient à se remplir d'un mystérieux filtre qui les nourrira jusqu'à la prochaine saison. Sur les sentiers, partout des gens tranquilles randonnent . Ce ne sont plus les coureurs pressés de juillet, il leur plait en croisant d'autres promeneurs de s'arrêter un peu et de tailler une plaisante bavette. Sur les hauteurs, une légère poudreuse a tiré un voile de satin blanc. Les buissons de myrtilliers et de rhododendrons ont jauni, rougi, bruni, parant les pentes de mille couleurs. Plus bas, les mélèzes ont commencé à s'embraser. Suivant l'altitude, et l'exposition, ils passent d'un vert tendre à peine teinté de jaune à des oranges . Plus tard ils deviendront roux. Au village le temps des travaux a repris . Ça s'active dans tous les coins, les chantiers sont ouverts. De temps à autres les tronçonneuses raisonnent, les charpentiers courent sur les poutres, les clouteuses crachent leurs pointes acérées dans les lambris encore frais, on entend le crissement des marteaux des ardoisiers. Ici les métiers du bois sont rois. A midi, les ouvriers se retrouvent à la Pension Favre ou à la Fougère pour la pause, le repas, dans une ambiance gaie et bruyante autour des faits divers, des préoccupations sociales et politiques . C'est la vie, la vraie. Les menus arborent les faits de chasse on retrouve le cerf, ou la biche, les champignons. Le soir , après tant d'efforts, il fait bon se retrouver au comptoir entre gens de connaissance avec un petit verre de Fendant ou d'un bon café. Ce soir là Isabelle la libraire et Paula qui tient le magasin de souvenirs, ont fermé boutique un peu plus tôt et commentent avec passion leur dernière sortie autour du Cervin. |
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