Venant de ChanteBelle
ChanteBelle, mythe des années 68 où une famille courageuse vint reprendre la ferme, élever de belles chèvres blanches qui nous accompagnaient longuement dans nos promenades, dont certaines bien après la disparition de l’exploitation errent encore à l’état sauvage sur le massif. La maison est adossée à la roche en fond de reculée, loin de tout. Pendant plus de vingt ans ils ont écarté les pierres, arraché les chênes pour restaurer des pâturages ancestraux depuis si longtemps abndonnés. Ils ont fait de merveilleux fromages de chèvre, leurs enfants ont grandi dans ce site exceptionnel et sauvage. J’ai oublié leur nom, qu’ils me pardonnent, mais qu’ils sachent qu’ils ont toute mon admiration.
Un vrai chemin du moyen age vient de Sivergues, épouse le relief et descend vers l’AigueBrun et les Seguin. Presque au bord de l’eau au bout d’une belle prairie, sous la roche, dans une maison troglodyte, vivait une autre famille. Dans ces années d’écologie avant l’heure, ou certains avaient déjà compris quelques vérités et avaient su renouer avec un luxe, une richesse inestimable: la paix de l'âme. J’adore cet endroit, y suis-je passé mille fois ? J’ai toujours ce frisson entre fébrilité et angoisse au milieu de ce cahot effondré depuis tellement longtemps alors que se mêlent, impressions visuelles, couleurs chatoyantes, odeurs de terre et de pierre chaude. Brigitte et Annie sont en arrêt devant une épine buissonneuse en fleur qui dégage un parfum enivrant. |