Combien d’aquarelles ferai je de cet endroit ? Je ne sais pas mais la source me semble infinie. Le chemin part en dessous de Sivergue en épousant les festons des plis du Luberon.
Le chemin rejoint la ferme de Chante Belle puis descend d’un cran pour venir en balcon au dessus des falaises qui surplombent la rivière de l’Aigue brun avant de venir mourir aux pieds du fort de Buoux en face des Seguins.
En quarante ans, combien de fois ai-je pris ce chemin ? Je ne saurais le dire mais ce que je sais c’est que l’envie de le parcourir ne m’a jamais quitté, et à chaque fois, j’ai connu le bonheur que procure un tel endroit aussi magique. Quand nos enfants étaient petits et que la ferme produisait encore son fromage si parfumé, les grandes chèvres blanches du troupeau, en liberté et curieuses, nous suivaient par le haut de la falaise, nous rappelant de leurs bêlements que nous étions dans leur domaine et que nous les dérangions quelque peu dans leur quiétude méditerranéenne. Aujourd’hui malheureusement le coin a perdu de son activité, la ferme n’est plus exploitée, si le pittoresque perd un peu, le caractère sauvage reprend le dessus. L'endroit transmet les vibrations de la vie de nos encètres lointains de la pré histoire et réveille en moi les gènes de l'homme de Néandertal. |